De la famille des tournesols, les ambroisies ont un puissant pouvoir de dissémination. Un souci pour la santé humaine, les cultures et la biodiversité.

Qui sont les ambroisies ?

Ce sont des plantes accidentellement importées d’Amérique du Nord, considérées comme exotiques envahissantes. Elles sont capables de se développer rapidement dans nombre de milieux. Une seule plante peut produire jusqu’à 3 000 graines et relâcher jusqu’à 1 milliard de grains de pollen. 3 espèces se rencontrent en France. L’Ambroisie à feuilles d’armoise est la plus répandue. En Bourgogne-Franche-Comté, c’est dans la Nièvre, la Saône-et-Loire et le Jura qu’elle est la plus abondante. L’Ambroisie trifide et l’Ambroisie à épis lisse sont pour le moment cantonnées au sud de la France, mais quelques signalements ont été faits sur la région. Annuelles, les ambroisies font leur levée à partir d’avril et fleurissent l’été. La pollinisation a lieu d’août à octobre.

Pourquoi sont-elles problématiques ?

Elles représentent un enjeu de santé publique et font à ce titre l’objet d’une surveillance. On estime qu’1 à 3,5 millions de personnes sont allergiques en France. Leur pollen cause des rhinites, des conjonctivites et peut accentuer l’asthme. La prise en charge médicale liée coûterait entre 59 et 186 millions d’euros chaque année. Ces plantes sont aussi une menace agricole, puisqu’elles induisent une perte de rendement en prenant la place d’espèces cultivées. Enfin, les ambroisies constituent une menace pour la biodiversité en occupant le terrain d’espèces sauvages autochtones, en particulier le long des cours d’eau.

Que faire pour enrayer leur expansion ?

Savoir les reconnaître permet de vite intervenir. Les propriétaires ont l’obligation de gérer les ambroisies sur leurs parcelles. Le moyen le plus efficace est de les arracher avant floraison en se protégeant avec gants et masques. Les pieds déracinés doivent être laissés au sol pour sécher et éviter toute dissémination de graines. Les herbicides sont inadéquats, car la plante peut devenir résistante et parce qu’ils mettent à nu le sol. Or un bon moyen de prévention est de maintenir un couvert végétal. Lorsqu’un champ est envahi et que l’arrachage manuel est irréalisable, l’entièreté de la culture doit être broyée. Les roues des engins agricoles doivent être nettoyées pour ne pas contaminer un champ sain. Arrivé en Italie en 2013, le coléoptère Ophraella communa, un insecte exotique prédateur naturel des ambroisies, pourrait représenter un auxiliaire de régulation. Des études sont en cours.

Alice SAMAMA, Animatrice de l’Observatoire des espèces à enjeux pour la santé humaine, FREDON France

La coordination des acteurs de la lutte contre les ambroisies est assurée par l’Observatoire des ambroisies de France, créé en 2011 et piloté par le réseau FREDON France depuis 2017. C’est le centre de ressources national en matière d’ambroisies. Si vous trouvez de l’ambroisie, indiquez-le sur le site Signalement-ambroisie.fr ou via l’application Signalement Ambroisie. Le référent ambroisie de la commune pourra ainsi prendre les mesures nécessaires. Des signalements en dessous de mangeoires ont permis de détecter la présence de graines d’ambroisies dans des graines pour oiseaux. En étant attentif à la fois aux graines qu’on utilise et à son environnement pour veiller sur toute apparition de pied d’ambroisie, il est possible de freiner la dissémination. Plus d’informations sont à retrouver sur Ambroisie-risque.info et lors des journées de lutte contre les ambroisies en juin, qui proposent une centaine d’événements partout en France.

« Pour en savoir plus… »

Un résumé de l’intervention de FREDON France lors des rencontres sur « Les plantes et leurs interactions avec d’autres organismes vivants » est à retrouver dans le n° 35 de la revue BFC NATURE. Toutes les informations pour reconnaître et agir contre les ambroisies sont disponibles sur : https://ambroisie-risque.info. En juin, ne ratez pas les journées de lutte contre les ambroisies, avec une centaine d’événements partout en France !