Pour une cohabitation réussie avec les araignées
Publié par Bourgogne-Franche-Comté Nature, le 6 janvier 2025 18
Les arachnides ne demandent qu’à être mieux connus pour être adopté dans nos foyers.
Pourquoi y a-t-il plus d’araignées dans nos maisons à l’automne ?
C’est seulement une impression. En réalité, il y a des araignées chez nous absolument toute l’année. En général, elles restent cependant cachées. Si l’on en observe plus à l’automne, c’est parce qu’elles sont plus visibles. C’est en effet la période durant laquelle les mâles de nombreuses espèces sont en quête d’une partenaire pour se reproduire, ce qui les amène à davantage se déplacer. On en croise ainsi régulièrement la nuit, moment où elles sont plus actives.
Quelles sont les espèces les plus fréquentes ?
Il n’est pas évident de différencier des espèces, mais deux genres sont facilement reconnaissables et communs dans nos bâtiments. Les Tégénaires sont de grandes araignées velues de couleur sombre, dont la toile forme un tube. Les Pholques ont quant à eux également de longues pattes, mais extrêmement fines. Postées sur leurs toiles à l’angle des murs ou des meubles, elles attendent leurs proies avec un fil tissé entre leurs pattes avant. Si l’on ne parvient pas à apprécier les araignées, on peut au moins garder celles-ci, car elles chassent notamment d’autres araignées !
Que faire si l’on a des araignées chez soi ?
Les araignées sont l’indicateur d’une maison saine et vivante, qui n’est pas aseptisée à l’excès. N’occasionnant pas de gêne, elles ont toutes les raisons d’être les bienvenues ! Leurs toiles devenues poussiéreuses avec le temps peuvent certes parfois déranger. Il ne faut pas avoir de scrupule à les faire disparaître pendant le ménage : si nous les voyons, les proies aussi. Elles ne sont donc plus efficaces. Et si une toile encore en bon état est située à un endroit qui nous dérange, en l’enlevant si besoin plusieurs fois, l’araignée finira par faire sa toile ailleurs. Elle n’a nul intérêt à persévérer pour voir son travail détruit. En partageant des photos sur le site web E-Observations pour les faire identifier par des spécialistes, chacun peut participer à accroître les connaissances sur ce groupe d’animaux qui souffre d’un sévère manque de données en Bourgogne-Franche-Comté.
Mathurin CARNET, Responsable du pôle Invertébrés à la Société d’histoire naturelle d’Autun-Observatoire de la faune de Bourgogne
Aucune araignée de France métropolitaine n’est capable de transpercer notre peau avec leurs chélicères, la paire de crochets dont elles se servent pour chasser leurs proies. Une croyance veut que deux piqûres proches l’une de l’autre soient l’œuvre d’une araignée. C’est faux, car impossible. Le plus souvent, le coupable est tout simplement un moustique qui a raté sa première piqûre et procède à une seconde juste à côté. Une autre légende voudrait que nous mangions des araignées pendant notre sommeil. C’est tout aussi infondé. Quel intérêt ces animaux auraient-ils à pénétrer dans une bouche chaude et humide dont ils ont toutes les chances de ne pas pouvoir ressortir ? En somme, il n’y a aucun danger avec les araignées ! Au contraire, pour qui souhaite avoir moins de moustiques, il est profitable d’héberger des araignées, puisqu’elles les prédatent.