Une constellation de RNR souterraines offre un refuge salutaire aux chauves-souris de Franche-Comté.

Qu’est-ce que le réseau des RNR de Cavités à chiroptères ?

D’un total de 75 hectares, il est composé de 7 sites sur la Haute-Saône, le Doubs et le Jura, chacun d’une dizaine d’hectares à quelques ares et possédant une à plusieurs cavités. Ils ont été classés RNR entre 2015 et 2017 pour préserver un réseau de grottes fonctionnel pour une vingtaine d’espèces de chauves-souris. Celles-ci sont cavernicoles sur au moins une part de leur cycle biologique, entre la mise bas d’été, l’hivernation, et des phases de transit, et n’investissent pas les mêmes cavités pour ces différents usages, d’où l’importance d’un réseau. Une attention est portée sur le Minioptère de Schreibers, dont le cycle s’effectue entièrement en milieu souterrain et dont les populations subissent une forte régression en France. Il y a peu, jusqu’à 30 000 individus pouvaient encore être dénombrés en hiver en Franche-Comté. On en compte aujourd’hui 3 500. La RNR de la Grotte de la Baume noire concentre 90 % de la population régionale hivernante.

Qui gère ce réseau ?

C’est une association, la CPEPESC Franche-Comté (Commission de protection des eaux, du patrimoine, de l’environnement, du sous-sol et des chiroptères), pour le compte de la Région. Plusieurs axes sont déclinés : sensibilisation et concertation pour une prise en compte des enjeux dans les politiques locales d’aménagement de l’espace et les pratiques économiques ; acquisition de connaissances sur ces écosystèmes pour obtenir une vision d’ensemble ; amélioration de la fonctionnalité des réserves par des suivis scientifiques, l’identification de nouveaux gîtes, et l’étude des territoires de déplacements ; application de la réglementation.

Est-il possible de visiter les cavités ?

Les chauves-souris sont extrêmement sensibles au dérangement. Certaines RNR sont donc fermées au public une partie ou toute l’année. L’accès à la RNR de la Grotte de Beaumotte était autorisé 1,5 mois dans l’année, mais la pose d’une barrière physique a été nécessaire du fait d’une fréquentation continue. Se promener dans les milieux superficiels alentours reste autorisé toute l’année. Par ailleurs, des animations régulières sont organisées, notamment pour les Nuits européennes de la chauve-souris fin août, ou le Jour de la Nuit en octobre. Autant d’occasions de démonter des clichés tenaces sur ces petites boules de poils de 6 grammes qui peuvent encore faire peur ! Des balades acoustiques permettent ainsi d’entendre les ultrasons qu’elles émettent.

Catherine DIONISIO, Conservatrice du réseau des RNR de Cavités à chiroptères

En lien avec la politique de création de nouvelles aires protégées, nous ambitionnons d’améliorer la préservation des populations de chiroptères en étendant le réseau actuel de cavités protégées. Nous savons que la plupart des cavités franc-comtoises reçoivent des chauves-souris et qu’environ une trentaine accueillent les populations de l’espèce Minioptère de Schreibers au cours d’une phase de son cycle biologique. Plusieurs outils de protection de sites sont à disposition : l’Arrêté préfectoral de protection de biotope et les réserves naturelles (RN). Actuellement, un projet d’extension d’une RNR existante dans le Doubs et deux projets de création de nouvelles réserves naturelles nationales (RNN) en faveur des chiroptères, qui sont des sites majeurs de mise bas du Minioptère de Schreibers, sont à l’étude.