Mondialisation des économies, révolution numérique, crise sanitaire, évolution des mentalités… Les acti­vi­tés, les entreprises, les technologies et les sociétés changent, le travail aussi.
Aperçu d’un monde du travail en pleine mutation, sous le regard croisé de spécialistes de différentes disciplines en sciences humaines et sociales.

Quelques extraits du dossier paru dans le Journal en direct n°315, à retrouver en intégralité en cliquant sur le lien. 

"De manière générale, la flexibilité de l’emploi et du travail s’accompagne d’une insécurité et d’une précarité croissantes, provoquant à titre individuel démissions, stress ou burn-out, et luttes sociales au niveau collectif." Nathalie Kroichvili, économie, UTBM / Institut Femto-ST/RECITS.

"« Dans certaines entreprises, les employés sont choyés, les conditions de travail sont excellentes. Et de manière générale, les métiers techniques sont bien, voire très bien rémunérés en comparaison d’autres domaines d’activité, comme la santé ou la restauration par exemple. »" Hugues Jeannerat, Institut de sociologie, Université de Neuchâtel.

"« La tâche est compliquée pour l’entreprise, qui doit s’adapter aux nouveaux comportements des salariés, reconsidérer la gestion des emplois et des parcours professionnels dans une perspective durable, sans oublier ses besoins en termes de performance, qui, eux, s’envisagent à court terme. »"  Nathalie Lapayre et Karine Rymeyko, sciences de gestion, uFC / CREGO.

" « La loi accorde de plus en plus de flexibilité et de souplesse dans le travail, en termes d’organisation comme de procédures contractuelles entre une entreprise et un employé. En créant des dispositifs facilitant l’individualisation des parcours, elle fait reposer la responsabilité du travail sur les personnes, qui était auparavant le fait des organisations. » " "« On a peu à peu enlevé aux salariés la possibilité de participer à la définition des conditions d’exercice de leur métier. Si les règles de travail sont édictées selon une logique extérieure à la vision que les gens ont de cette pratique, alors le travail perd son sens »" Vincent Bourdeau, philosophie des sciences sociales et philosophie politique, uFC.

"Le télétravail pose de nombreuses questions relatives au droit, de la sécurité des données informatiques à la prise en charge des frais lorsque les salariés travaillent chez eux. Il interroge aussi les aspects de discrimination : qui a le droit, ou pas, de faire du télétravail ? La question devient épineuse si on la considère dans sa dimension transfrontalière." Aurélien Witzig, droit du travail, Université de Neuchâtel / CERT.

"Compatible avec le télétravail, le partage de poste plaît à ceux qui souhaitent équilibrer leur vie professionnelle et leur vie privée, un argument en faveur du recrutement des jeunes, et plus encore des femmes. Il représente une solution également bienvenue pour la transmission en entreprise" Cinzia Dal Zotto, Institut de management, Université de Neuchâtel.

"« Les résultats préliminaires montrent que dans l’ensemble, les salariés les plus âgés sont disposés à transmettre leurs connaissances et les plus jeunes ne demandent qu’à les intégrer, dès lors que ces connaissances les aident à jouer un rôle dans l’entreprise, à y trouver leur place. »" Armand Brice Kouadio, gestion des ressources humaines, Haute école de gestion Arc / ICME.

"La question de la transmission se pose de façon particulièrement aiguë pour les postes très spécialisés et à forte mobilité." Robert Ngueutsa, Laboratoire de psychologie, uFC.