Les renouées asiatiques, des espèces à problème
Publié par Bourgogne-Franche-Comté Nature, le 12 octobre 2021 790
Vous avez certainement déjà croisé les renouées du Japon… Ces plantes géantes, aux grosses feuilles en forme de pelle, aux tiges dures et creuses et à la croissance très rapide, un peu comme les bambous. Elles sont souvent capables de former des massifs denses et impénétrables, sur les berges de certaines rivières et le long des routes par exemple.
Des espèces problématiques
Les renouées du Japon sont souvent capables de former des massifs denses et impénétrables, sur les berges de certaines rivières et le long des routes par exemple. À chaque fois, les nuisances qu’elles occasionnent sont sérieuses et redoutées.
La concurrence pour les autres espèces végétales est totale
La forêt ne peut pas se reconstituer, ce qui est gênant en bord de rivière. Des problèmes de sécurité et de visibilité se posent également en bord de routes. Autre problème majeur : l’extrême faculté de dissémination de la plante par bouturage, surtout au niveau de ses tiges souterraines. À chaque crue, des fragments peuvent être arrachés et aller s’échouer ailleurs pour coloniser d’autres berges ; ou encore, tout déplacement de terres contaminées colporte de manière certaine l’envahissement ailleurs. Ce problème concerne donc au premier chef les travaux publics.
Plantée abondamment à la fin du XIXe siècle
La vigueur tant redoutée de ces renouées asiatiques et leur facilité de multiplication sont pourtant les mêmes raisons qui, comme dans bien d’autres cas, ont conduit à les planter abondamment dans toute l’Europe à une autre époque, c’est-à-dire la seconde moitié du XIXe siècle. Ainsi, elles ont été cultivées dans de nombreux jardins prestigieux et ont été appréciées pour leur faculté à tolérer des sols réputés difficiles, tels que les dunes ou les sols pollués des anciennes mines. À partir de là, la colonisation du territoire européen s’est enclenchée progressivement mais sûrement, jusqu’à mettre en contact plusieurs espèces de renouées asiatiques, ce qui favorisera la production d’hybrides, dont certains sont plus compétitifs que leurs parents.
Comme souvent avec l’introduction des espèces exotiques sur un nouveau territoire, la prise de conscience de l’envahissement se fait lorsque la situation est déjà bien critique…
Alors, que faire ?
On ne compte plus les travaux de recherche et les expérimentations de gestion contre ces renouées asiatiques, qui convergent tous, globalement, sur l’extrême difficulté de se débarrasser de ces plantes. Pire, le risque de les favoriser et de les disséminer davantage est réel ! Par conséquent, le souci de chaque propriétaire ou gestionnaire face à un massif de renouées du Japon doit avant tout être de commencer par bien se documenter sur l’espèce pour ne pas risquer de la propager ailleurs : comment elle se reproduit, qu’est-ce qu'il a favorise, etc. ? La documentation est très abondante sur internet et vous pouvez vous orienter sur le site du Conservatoire botanique national de Franche-Comté - Observatoire régional des invertébrés (CBNFC-ORI).
Arriver à stopper l’expansion de la renouée du Japon
Une fois cette précaution prise, attelez-vous surtout à stopper l’expansion de votre massif de renouée, surtout s’il menace de gagner la propriété du voisin. Faucher sans relâche en périphérie du massif ; vous pouvez laisser les fragments de tiges coupés sur place, mais à une condition : que ces fragments ne tombent surtout pas dans l’eau, sans quoi ils iraient se réenraciner ailleurs. Bon courage !
L’expert
Marc VUILLEMENOT, Référent plantes invasives au Conservatoire botanique national de Franche-Comté - Observatoire régional des invertébrés
Pour en savoir plus
Vous pouvez trouver plus d’information sur cette espèce ainsi que sur les autres espèces exotiques envahissantes qui font l’objet d’une surveillance sur la site web sur le site du CBNFC-ORI : www.cbnfc-ori.org.
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